
Milan Krsljanin est née le 29 décembre 1920 à Krnjevo, d’un père cordonnier, Vladimir, et d’une mère femme au foyer, Đurđija (née Branković). Il a suivi ses études primaires à Krnjevo et a poursuivi au lycée de Smederevska Palanka et Smederevo. En 1939, il obtient son baccalauréat à Belgrade. Dès la quatrième année du secondaire, il se démarque par ses compositions littéraires, notamment sa poésie. Très tôt, il adhère aux idées du mouvement ouvrier et devient membre du SKOJ (Ligue de la jeunesse communiste yougoslave) en 1937. Au début de l’année 1940, il est employé à la mairie de Belgrade avec l’approbation du parti à Smederevo. Il entre en contact avec l’organisation du parti à Belgrade, qui l’accepte comme membre du KPJ (Parti communiste yougoslave) en juin 1940.
Après l’attaque nazie contre l’URSS le 22 juin 1941, Milan Krsljanin est chargé de détruire des fichiers appartenant à des camarades suspects. Il s’acquitte de cette mission avec succès avant de quitter son poste et de revenir dans sa ville natale pour poursuivre la lutte, conformément aux ordres. À Krnjevo, il joue un rôle clé dans l’organisation du mouvement partisan dans la région en tant que chef d’un groupe de militants du NOP (Front de libération populaire). Pendant cette période, Milan continue d’écrire, de composer des tracts, des poèmes de combat et de tenir un journal régulier. Il décède sous les balles ennemies dans la nuit du 29 au 30 septembre 1941 à Bobovo, près de Svilajnac.
Milan Krsljanin a commencé à écrire de la poésie et de la prose à l’âge de quinze ans. En 1940, il publie ses premiers poèmes sous un pseudonyme dans la revue “Zora” (l’Aube). Lorsqu’il part au front, il emporte une partie importante de ses œuvres, malheureusement perdues à jamais.
La mort de Saša
En mémoire du bombardement de Belgrade le 6 avril 1941
Je suis abattu, mon cœur est déchiré par la douleur
Le petit Saša a été tué par un oiseau d’acier.
Sa belle petite tête repose paisiblement
Et le sang s’écoule de son visage sans vie
Il était âgé de cinq ans
Courait joyeusement, s’amusait dans l’herbe
C’était une jolie petite fleur,
Maintenant noyé dans son sang.
Pourquoi ont-ils ôté la vie d’un enfant de cinq ans ?
Pourquoi de sinistres oiseaux volent au-dessus de lui ?!
Pourquoi ?… se désole le monde tout entier
La fumée engloutit son foyer et sa patrie.
Qui tue et brûle par le feu
Qui a envoyé une nuée d’oiseaux d’acier
Pourquoi le petit Saša est-il mort ?
Quelqu’un peut-il répondre : – Parce que
Non ! ici, la raison n’a plus cours !
Les nids d’oiseaux doivent être détruits
Il faut s’opposer à la misère humaine !
Et se souvenir éternellement du visage sans vie de Saša.
Notre époque
Vivre il faut avec audace
Sans crainte ni pleurs.
Point de découragement à éprouver
Face aux affres de la misère.
Ne point sombrer dans le désespoir
Lorsque les souffrances vous étreignent.
Les joies de l’existence s’expriment alors,
Lorsque vous l’emportez sur elle.
Lorsque vous en prenez contrôle.
Krnjevo, Mai 1941
Traduit du serbe par Zivko Vlahovic