Slavitude
Le monde a proclamé la liberté, ces dernières années surtout ; mais que représente cette liberté ! Rien que l’esclavage et le suicide ! Car le monde dit : Tu as des besoins, assouvis-les, tu possèdes les mêmes droits que les grands, et les riches. Ne crains donc pas de les assouvir, accrois-les même ; voilà ce qu’on enseigne maintenant. Telle est leur conception de la liberté. Et que résulte-t-il de ce droit à accroître les besoins ? Chez les riches, la solitude et le suicide spirituel ; chez les pauvres, l’envie et le meurtre, car on a conféré des droits, mais on n’a pas encore indiqué les moyens d’assouvir les besoins.
Des passages tels que celui-ci sont des trésors que nous devons à des auteurs slaves tels que Dostoïevski, Gogol, Pouchkine, Nabokov, Andrić, Selimović, Crnjanski, Krleža, Čapek…, ainsi qu’à des éditeurs tels que Plon-Nourrit et Cie, Jacques Hébertot, ou plus récemment, l’Âge d’homme. Les éditions Slavitude souhaitent saisir l’opportunité qui leur est offerte pour rendre hommage à l’Âge d’homme et à son fondateur défunt, Vladimir Dimitrijević, qui a permis de faire découvrir de nombreux auteurs slaves au public francophone.
En réalité, la maison d’édition Slavitude découle d’un tout autre projet. Le fondateur, Zivko Vlahovic, avait proposé il y a trois ans la mise en place d’un salon culturel slave à la Sorbonne, dont l’objectif était de promouvoir la culture slave en France. La réalisation de ce projet a nécessité la création de l’association Slavitude, qui est devenue par la suite une maison d’édition.
Après la tenue d’un salon culturel slave et la publication de trois ouvrages, Slavitude poursuit sa route en cherchant à faire découvrir au public français la nouvelle génération d’auteurs slaves, tant à travers des traductions que par la découverte de jeunes auteurs français d’origine slave.
