
Photo : Ivan Branisavljević
Ces mêmes cieux de la même terre
En chaussures légères
Parmi une foule de visages inconnus
Dans des formations insolites
Un garçon de l’exode voyage
S’arrêtant parfois pour se reposer
Il boit de l’eau et mange des fruits secs
Quelqu’un lui met un téléphone portable entre les mains
Et lui dit : « Amuse-toi, enfant de Dieu
Amuse-toi ! »
Après s’être diverti, il s’endort dans l’herbe,
Plus petit qu’une fourmi, plus silencieux que l’eau
Puis il rêve qu’il navigue sur un bateau
Suivant le seul parfum de sa mère
Il se réveille le matin, les yeux embués
Toujours triste d’une nouvelle manière
Toujours de la même façon
Errant parmi les errants
Écrasé par son prénom
Et prisonnier de son nom
Jusqu’à ce qu’il ne coure pieds nus
Ce garçon de l’exode
Pleurera trente secondes à chaudes larmes
Devant les nouvelles sur les écrans géants
À la vue d’un dauphin mort
Échoué sur la plage par le destin
Et c’est tout
Juste le sport
Et la météo
Mais
regarde, les plantes bleues des pieds de l’enfant noyé étaient tournées vers les cieux
Ces mêmes cieux
De la même terre
Traduit du croate par William Viskovic