Marija Kostic

Photo : Knarik Ayvazova

résistance

je pense souvent à la mort
plus que lors d’un enterrement

j’y observe attentivement les pierres tombales

je lis les épitaphes et révise mes maths

je soustrais de droite à gauche

des nombres à quatre chiffres

j’observe les styles vestimentaires

le mascara et les cheveux propres

de la fille du défunt m’apaisent

j’imagine le fils

nu et beau comme un dieu

baisant sa femme

derrière mes lunettes noires je détourne le regard
lassé des longs discours

sur la vie du défunt

je cherche le regard des membres de la famille

pour voir s’ils le détournent aussi
lorsque résonne l’écho creux des éloges

je me demande

l’heure qu’il est

jamais autant qu’aux funérailles

cette question me taraude

et lorsque je rentre chez moi

la vie ressemble à un havre de paix

et les pensées sur la mort

commencent à s’approcher à pas prudents

je la devine surtout dans les battements de mon cœur

aucune trace d’elle aux funérailles

ou dans les cimetières

là où tout grouille de vie

Traduit du serbe par Marija Jovicic et Zivko Vlahovic

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :